Asie 2024. Retour au Laos après deux ans d’absence.
Mon trip en Asie 2024 commence loin !
En effet, inflation oblige, j’ai atterri à Kuala Lumpur en Malaisie.
L’idée de départ de ce voyage en Asie était de remonter tranquillement jusqu’à Bangkok en passant par Ranong, puis, prendre un train de nuit pour Udon Thani et de bifurquer vers Sakhon Phanom et ainsi rejoindre la frontière lao au troisième pont de l’amitié.

Trentième visa lao
Je viens d’obtenir mon trentième visa lao !
Le premier remonte au 1ᵉʳ janvier 2000. C’était pour tester le bug de l’an 2000, qui n’a pas eu lieu. Sauf peut-être dans ma tête ! Depuis ce jour, je suis marqué au fer rouge par ce pays. Pourquoi, je n’en sais toujours rien. En tout cas, à chaque coup de tampon, j’ai l’impression d’être de retour à la maison.


C’est la première fois que j’entre au Laos par Nakhon Phanom, en face de Thakhek. Mon but cette fois-ci est d’atteindre le triangle d’or coté laotien en longeant le Mékong, voire aller jusqu’en Chine. Vaste programme. Est-ce faisable ?
Probablement !
Tout d’abord, je dois rendre visite à un ami de longue date, que je rate à chacun de mes passages.
En route donc pour cette nouvelle virée.
Depuis Thakhek, je fais un crochet par Nahin et les chutes d’eau de Nam namsan. Belle balade dans la jungle, mais pas la bonne saison. Les chutes ne sont pas vraiment au rendez-vous. Ensuite, je comptais me rendre à Tak bak et rejoindre Pakadine en bateau. Cette fois, ce sont les deux barrages sur la Namkading qui rendent la navigation impossible.
Depuis Paksane, la remontée vers Vientiane n’est pas possible non plus. Juste un ferry pour la Thaïlande, et pour du fret seulement.
Sur la route menant à Vientiane, la capitale laotienne, je flashe sur un petit bled au bord de l’eau, Ban Thabok. J’y pose donc mon sac pour quelques jours au calme, loin de la poussière.
Enfin, je retrouve une Vientiane digne de ce nom. Les traces du COVID ont été effacées et la ville a repris des couleurs.
La météo est en train de se dégrader et je préfère changer ma route au cas où le ciel tombe sur ma tête de gaulois.
Pour rallier Xayboury, je vais devoir passer par Vang Vieng. Force est de constater que ça ne s’est pas réellement amélioré ici.
Le hasard fait que je débarque dans la capitale de la province de Sayaboury, à deux heures de route de Luang Prabang, la semaine précédant le festival des éléphants.
Pure coïncidence ! Nickel, depuis le temps que je voulais le voir.
Festival de Sayaboury au Laos. Asie 2024
C’est l’occasion pour le peuple lao de célébrer son emblème.
Il s’agit du rassemblement annuel initiée en 2006 par une ONG ElefantAsia , travaillant depuis des années avec les éléphants menacés de disparition. Cette réunion est devenue une des plus grosses fêtes du Laos.
Cette année, une cinquantaine de pachydermes ont défilé durant trois jours dans les rues de cette petite bourgade de province.
A cette occasion, Sayaboury accueillait les Lao pour un grand marché, des cérémonies traditionnelles avec danses et musiques, des démonstrations de dressage, exposition d’art ethnique…
Le tout conclu par un saut en parachute de l’armée de l’air laotienne. Surprenant !
Remontée vers Pakbeng
La suite, c’est Pakbeng, mais pas en bateau, par la route. Ce qui me permet d’arriver avant le débarquement des slowboat venant de Houexay et de Luang Prabang.
Ce village est super tranquille durant la journée et mérite une halte après le départ des passagers en transit.
Maintenant, c’est là que ça se complique. Pas de bus direct pour Houexay. Seulement les bateaux. Niet! Donc bus pour Oudomxay, puis la route dans l’autre sens avec un stop à Vieng Phou kha.
Vieng Phou kha
Ici aussi, le COVID a laissé des traces. Le bureau du tourisme est déserté, plus possible de trouver un guide pour aller explorer les environs.
Juste une petite balade en solo à travers les forêts d’hévéa toutes proches.
Je dois à présent attraper un bus sur la route et rejoindre Houexay. Malheureusement, ils sont tous pleins. Sur les conseils d’un petit papy parlant français, chose improbable dans le coin, je monte dans le premier véhicule qui va à Luang Namtha, et ensuite, je redescends sur la frontière Thaïlandaise. Une petite rallonge de quatre heures.


Nouveau visa , nouvelle route
Après deux ou trois jours en Thaïlande, je reviens avec un visa tout neuf. Cette fois, je vais donc longer le Mékong vers le nord.
Triangle d’or coté laotien
Je m’imaginai le triangle d’or côté laotien, comme une jungle humide où se côtoyaient les trafiquants d’opium et les producteurs locaux. La réalité est tout autre !
Cauchemar au Laos
La suite ressemble à un mauvais western.
La rue principale, en chantier, poussiéreuse et farcie de tranchées, est bordée d’hôtels miteux et de salons de massages glauques. Pas besoin de chercher très loin pour se rendre compte que les masseuses doivent légèrement déraper.
Je me balade donc dans ce qui était autrefois Tonpheung et qui maintenant sert de cité dortoir pour les faibles du portefeuille, les ouvriers birmans venus construire les hôtels de luxe un peu plus loin, ou ceux qui ont tout perdu aux jeux. Puisque justement, cette ville fantôme ou tout se paye en yuans, se situe avant la zone des casinos chinois.
Deuxième acte:
Après avoir parcouru ce cloaque dans tous les sens, je décide, finalement, de ne pas m’y attarder et prendre le premier bus en sens inverse.
Retour au Laos ! Manque de bol, plus rien ne quitte ce bled avant demain, à part un taxi au prix fort. Je prends une « chambre » à la gare routière. La pire depuis le début de mon voyage 2024 au Laos.
Coincé pour coincé, je vais quand même voir à quoi ressemble l’autre face. Je suis donc au Laos avec un visa tout neuf en bonne et due forme, mais je dois tout de même le faire viser par les douaniers chinois à l’entrée de cette cité interdite.
Ok !
A environ 500 mètres se dressent, au milieu de rien, une ville de buildings en ciment et commerce en tout genre, avec le saint Graal tout au bout : Le King’s Romans Casino. Assez pour aujourd’hui, j’ai ma dose de chinoiseries !
Bref, tout ça pour dire, que mon rêve d’aventure dans la jungle des narcos, c’est terminé comme un soufflé pas cuit, à plat !

7 h 00 ! Au garde à vous devant le premier mini-van en partance pour la suite du programme, qui reste encore à définir.