Chine,premier voyage en 2010

RETOUR SUR MES ANCIENNES TRACES

En 2010, j’ai fait mon premier voyage en Chine.

A cette époque, il était assez compliqué pour un français d’obtenir un visa chinois hors de France. Suite à un entretien entre le président Nicolas Sarkozy et le Dalaï-lama les relations entre les deux pays se sont un peu tendues.
Malgré cela et la fermeture de la frontière kirghize, la suite de mon périple sur la route de la soie , en Chine, s’annonçait plutôt bien.

L’empire du milieu

Arrivé au poste-frontière de Mohan, j’ai droit à la traditionnelle fouille de mes bagages, mais cette fois c’est sur le parking que le troufion de service vide mon sac à dos, à même le sol.
Bon début en Chine ! Premier coup de tampon et c’est OK pour un mois de libre circulation sur le territoire.

Toiture en Chine

Jinghong au Xishuangbanna

Chef-lieu de la préfecture du Xishuangbanna, Jinghong sera ma première étape.
Bordée par la Lancang river, un autre nom pour le Mékong, cette partie de la province du Yunnan est frontalière avec la Birmanie et le Laos.
Malgré ses 519 935 habitants, cette ville district me semble assez calme. Complètement différent de sa voisine lao qui lui commence à être bruyante avec trois fois rien.

1. Choisir un hôtel en Chine

Un  truc qui parait simple à la base devient une belle tranche de rigolade, me faire comprendre dans mon premier hôtel en Chine !

Ils sont super sympas et prennent le temps de me montrer plusieurs chambres. J’opte pour la piaule a 60 yuans avec grande salle de bains, grand lit, clim, TV satellite en chinois off course, ordinateur et connections illimitées, distributeur d’eau fraiche et eau chaude… le grand luxe.
Je vais donc passer deux jours ici histoire de me familiariser avec le pays Cathay.

Vehicules chinois , mini voiture
tuk tuk chinois
camion chinois hors d'age
la vue depuis mon bus chinois

Je commence tout doucement à tracer une route sur ma carte, pour remonter jusqu’à la capitale.

C’est à Jiangshui que je vais faire mon prochain stop. Sur le papier ça me parait top, d’autant que c’est sur le chemin qui mène aux terrasses Hani de Yuanyang.

2. Comment réserver son premier bus en Chine

Une nouvelle épreuve m’attend, je dois prendre le bus.
J’ai de la chance, la Jinghong Passenger Bus Station se trouve proche de mon hôtel.                                              Par contre personne ne parle le moindre mot d’anglais. Le français, je n’essaye même pas !

A cette époque je ne connaissais pas le guide point it de Lonely Planet, alors, à l’aide de mon bloc-notes, je me suis mis à dessiner. Et du coup je suis devenu l’attraction de la gare. Et croyez-moi ça marche !

Finalement, après une grosse demi-heure d’échanges de gestes et de croquis et trouvé le bon véhicule pour ma destination, l’hôtesse m’invite à aller payer au comptoir d’en face.

Et là, la caissière parlait la langue de Shakespeare !

Prendre un bus de nuit Chinois

Comme prévu, je me pointe à la gare en fin d’après-midi pour mon bus de nuit. Encore une première, il s’agit d’un car équipé de lits superposés…
Après une nuit à bord d’un dortoir roulant chinois ou ça fume ça boit ça pète et ça pue la chaussette j’arrive enfin dans l’une des plus belles villes du Yunnan, Jiangshui.

Située à environ 200 km au sud de Kunming elle offre une agréable escale avant les rizières en terrasses classées au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Elle est célèbre en partie pour son temple dédié à Confucius, le deuxième plus grand de Chine.

statue de Confusius à Jiangshui
Confusius au parc de Jiangshui

Les rizières en terrasses de Yuangyuang

Encore un effort pour atteindre la ville de Yuangyang perchée à 1800 mètres d’altitude peuplée en majorité par l’une des 56 minorités ethniques vivant en Chine, les Hani. Ils sont aussi présents dans les régions hautes de la Birmanie et du Laos.

Véritables artistes, c’est à la main qu’ils ont façonné ce paysage hors du commun avec environ 11 300 ha de rizières en terrasse au cœur de la montagne du district.
Ce trésor du Yunnan s’admire depuis les trois plateformes aménagées de Ba da, Duoyicun et Laohuzui
Un truc de fou, peut-être pas unique au monde, mais à la limite

Les rizières en terrasses de Yuangyuang
Les rizières en terrasses de Yuangyuang

Kunming, ma première chambre au onzième étage

Kunming, la ville du printemps éternel, bénéficie d’un climat tempéré toute l’année malgré une altitude de 1800 mètres.
La France y installe un consulat des la fin du 19e siècle, et obtient a cette époque l’autorisation de construire et d’exploiter la ligne de chemin de fer, Transindochinois, entre Haiphong et Kunming.

Histoire de chemin de fer

Le musée du chemin de fer du Yunnan retrace très bien l’histoire de cette ligne. C’est là que j’apprends l’origine du nom “micheline” donné au tortillard dont certains font encore la fierté des chemins de fer corse. Un train muni de pneu “Michelin “roulant sur des rails !

La micheline, train avec des pneus
La micheline de Michelin
La micheline, train avec des pneus

Lijiang (minorité Naxi, majorité touristes chinois)

Lijiang se compose de deux parties. La cité moderne avec les Chinois locaux et la vieille ville, inscrite elle aussi quelque part à l’UNESCO, peuplée de hordes de touristes chinois en goguette.
Un vrai décor façon ” Tigres et dragons ” qui ressemble plus à un parc d’attractions qu’a autre chose avec boutiques, restos, hôtels “à l’ancienne”

Lijiang ville musée
Lijiang ville musée
Dali la nuit
Dali, vieille ville

Dali, 1900 mètres d’altitude

Elle doit sa réputation à sa vieille ville, bien conservée et reconvertie en paradis pour touristes de tous poils, genre décor de film de cape et d’épée chinois, mais sans pour autant être too much.
L’atmosphère se prête à la détente et ici comme presque partout en Chine, à tester les saveurs locales. Pour manger, il faut simplement
choisir ses ingrédients sur l’étal et le cuisinier s’occupe de les preparer à son idée. Surprise du chef !

dim sum
Dim sum

Coté panorama, la vue depuis les monts Cangshan sortants du brouillard, compète le tableau. Quoiqu’un peu chérot la visite. Le problème dans ce pays, c’est que le tarif des entrées n’est pas le même pour nous !

Quelques réparations s’imposent!

Depuis le début de mon voyage, mon sac est pas mal sollicité et le fond est à la limite de la rupture. Le cordonnier sur le trottoir en bas de mon hôtel à l’air assez débrouillard.
Je tente donc de me faire comprendre pour un travail de couture à la chinoise : cuir de yack et fils de nylon.

10 ans après, tout a craqué autour, sauf son boulot.
Ce sac est de toutes mes expéditions, et il est tellement déglingué, que lors de mon passage au Xinjiang en 2019, un jeune chinois a décidé de me le dédicacer !

Dali, le temple de trois pagodes
Le temple de trois pagodes à Dali
cordonnier chinois
Cordonnier chinois
Mon sac apres dix ans
Mon sac 10 ans après

Aller au Tibet, enfin presque !

Je m’enfonce encore un peu dans le mythe du Céleste Empire en m’approchant du Tibet.
Je me rends à Shangri-La. L’ex Zhongdian, doit sa rebaptisation à une idée de certains spécialistes chinois voulant donner vie au royaume imaginaire décrit dans un livre de James Hilton ” Lost Horizon ”.

La aussi, reconstruction ou préservation ?

Plus appréciable que Lijiang car bien moins bondée. Monastère, le plus gros mani korlo du monde (moulin à prières ), restos tibétains, boutiques de souvenirs, de loungta et darchok, les drapeaux de prières tibétains.
Les moines tibétains de la lamaserie de Songzanlin font peine à voir, obliger à jouer la comédie pour nous, les gogos.

D’ici, impossible de continuer jusqu’à Lhassa, pour un backpaker solo et faible du portefeuille. En effet depuis 2008 l’accès au Tibet est sévèrement contrôlé et est quasiment irréalisable sans agence. D’après le chauffeur de bus que j’interroge, 50 km plus loin il y a un barrage militaire. Le terminus de mes droits!

le plus gros mani korlo du monde
Mani Korlo
Drapeaux de prieres tibetain
Loungta et darchok tibétain

Significations des couleurs :
Rouge : le feu
Vert : le bois
Jaune : la terre
Bleu : l’eau
Blanc : l’espace

La vielle ville de Zhongdian a été réduite en cendre depuis suite à un incendie en 2014.

 Chengdu et sa base de reproduction de panda

Après 1 h 30 , j’arrive dans la ville de  Chengdu et ses 11 millions d’habitants.
Sur le square central trône une statue de Mao quelques mètres de chez Cartier, Gucci… et de Chunxi Lu, le quartier commercial qui doit faire se retourner dans sa tombe le grand chiffonnier et ses tongs.

Humidité et grisaille sont les mots qui me viennent pour décrire cette ville en ce mois de juillet.
Conditions pas très favorables à un séjour prolongé. De toute façon je me fous des pandas.

Cette fois, je vais tester le train de nuit pour rejoindre Xi’an. Chose nouvelle pour moi, les couchettes à trois étages et un service de réveil. Et toujours l’autorisation de fumer !

Panda geant à Chaengdu
Photo by mana5280 on Unsplash
Square à Chengdu Chine
Statue de Mao

Xian et les terracotta warriors

Xi’an, situé dans la province du Shaanxi, avec ses 7 millions d’habitants en gros, était le point de départ de la route de la soie à l’époque des caravanes de marchands.

Elle fait partie des six capitales de la Chine ancienne avec Pékin, Nankin, Hangzhou, Luoyang et Kaifeng.

Elle devins  célèbre en 1974, quand un paysan du coin, qui depuis dédicace des livres, exhuma le premier soldat en terre cuite de l’armée ensevelie du premier empereur Qin : Qin Shi Huangdi. Des milliers suivront.

Depuis son ouverture au public, le site a fait de cette ville le plus important spot touristique du pays.

La pluie est toujours présente et sur presque toute la Chine d’ailleurs !

La station ferroviaire de Xi’an est un truc à voir une fois dans sa vie. Des milliers de personnes dehors, invités à passer sous le portique de détection, et autant dedans   ( 90 000 passagers : jour).

La grille qui mène au quai est fermée jusqu’à l’arrivée du train. L’ouverture se fait quand il entre en gare,et c’est un peu comme au stade du Heysel en 1985. Pas intérêt de s’arrêter en route !

Centre ville de Xian en Chine
Centre de Xian
soldats de terre cuite de Xian
Soldats de terre cuite
l’armée ensevelie du premier empereur Qin
L’armée ensevelie du premier empereur Qin

Pingyao

Encore un ” parc d’attractions “. Ville ancienne classée et saturée de boutiques, restos, hôtels… dommage la aussi, car toute cette activité commerciale tue le charme de l’endroit. En même temps c’est peut-être ce qui l’a sauvé des constructions de gratte-ciel.
La légende veut que ce soit ici que furent inventés la banque et les transferts interbancaires.

Demain j’essaye le ” TGV “chinois pour Beijing.

TGV chinois
Photo by lan deng on Unsplash

Trop bizarre ce train, d’abord des hôtesses te rangent tes bagages et ensuite elles circulent dans le couloir et servent des trucs à manger, dont le popcorn ” American taste ” !

La cité interdite à Pekin
La cité interdite
la cité interdite vue du palais d'été
La cité interdite vue du palis d'été

Pekin, la cité interdite

Beijing, 19 millions d’habitants, ma dernière étape en Chine pour cette fois.
Dès la sortie de la gare je suis pris par la foule, pas moyen de changer de circuit. La file d’attente pour les taxis est d’au moins 400 personnes. Je vais y passer la nuit.
Comme à mon habitude, je m’éloigne à pied, seul à Pékin pour la première fois. Superbe idée !

Il pleut, par conséquent je me rabats sur un taxi pirate, et c’est parti pour 1 h 10 d’embouteillage. Je loge dans un quartier perdu, mais proche du métro.
En tout bon provincial, je ne suis pas familier avec ce genre de transport en commun, mais à la sauce pékinoise, je suis complètement largué. Je suis finalement sauvé par une fliquette.

Il ne me reste que deux en Chine, alors je m’attaque d’entré au plat de résistance ” La cite interdite ”, plus interdite du tout.
Après plusieurs jours de pluie, le grand soleil est au rendez-vous et il n’est pas seul. Supermarché un après-midi de solde ! Il y a environ 50 000 personnes par jour.
Là aussi la description est impossible, il faut y être.

Badaling, muraille de Chine
La muraille de Chine à Badaling

Le dessert, la grande muraille !
Enfin, juste un morceau, Badaling, des km 6700 de ce mur qui n’a jamais servi à rien.

LA SUITE ARRIVE PETIT A PETIT

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